Péchés mignons, car cette rubrique est vraiment sérieuse...

[BUBULE]

Des filles, un mec, du cul, des filles, un mec, du cul... Ainsi se
ré­sume Pé­chés Mi­gnons, l'un des
tous nou­veaux al­bums de la col­lec­tion Fluide Gla­mour et réa­li­sé par Ar­thur de Pins. Le
jeune homme n'en est pas à sa pre­mière aven­ture ar­tis­tique en
si­gnant cet ou­vrage vu qu'il a tra­vaillé préa­la­ble­ment dans la
pu­bli­ci­té, l'ani­ma­tion ou en­core les illus­tra­tions. Le petit
monde de la bande des­si­née n'est donc qu'une nou­velle ex­pé­rience
dans un mi­lieu qu'il connaît bien, un peu comme a cou­tume de faire son
double en pa­pier.

Ar­thur est un étu­diant ti­tu­laire d' un bac +2 d'éco­no­mie.
Entre les en­tre­tiens de stages, les pe­tits bou­lots mi­sé­rables, et
les soi­rées bran­chées... Tout est pro­pice pour dé­clen­cher chez lui
des fan­tasmes in­avoués lors­qu'il ne par­vient pas à les mettre en
pra­tique avec ses congé­nères. Faut-​il en­core que sa conscience ne
vienne pas per­tur­ber ses dé­si­rs sexuels. Pé­chés Mi­gnons pré­sente des gags d'une page
illus­trant les mésa­ven­tures amou­reuses du com­mer­cial en herbe. Les
chutes sont de qua­li­té va­riable, ni très bonnes ex­cep­tées quelques
unes qui font sou­rire, ni mau­vaises au point de frô­ler
l'in­di­ges­tion. Les meilleures d'entre elles évoquent sur­tout des
si­tua­tions qui nous pa­raî­trons fa­mi­lières, donc plus en­clin à
créer une proxi­mi­té. Autre élé­ment non né­gli­geable, l'au­teur
par­vient à ne pas som­brer dans la vul­ga­ri­té (oui c'est pos­sible
ma­dame). Même si le pro­ta­go­niste est un "petit peu" per­vers sur les
bords, il de­vient au fil des pages un faux loo­ser at­ta­chant et sûr
de lui. Une étrange res­sem­blance à quelques nuances près avec Les filles élec­triques des­si­nées
quelques an­nées plus tôt par Zep. A noter aussi, les pe­tits clins
d'oeil faits à l'égard de son ex com­pagne Lau­rel (la jeune femme
rousse avec une vache morte sur la tête). Une fi­gure très connue dans
le mi­lieu de la blo­go­sphère qui a signé au de­meu­rant quelques
scé­na­rii. N'étant per­son­nel­le­ment pas fan des tra­vaux de cette
der­nière au ni­veau du fond, il faut re­con­naître que ses idées sont
plu­tôt bien trou­vées. Ar­thur de Pins n'hé­site pas d'ailleurs à lui
rendre hom­mage en l'in­té­grant dans cer­taines de ses his­toires pour
ca­ri­ca­tu­rer sa propre vie de couple.




La
va­leur ajou­tée de Péché Mi­gnon est
in­con­tes­ta­ble­ment son ap­proche gra­phique. Le de­si­gn des
per­son­nages est très car­toon, ar­bo­rant des traits si­mi­laires à
ceux de Betty Boop. Un côté rétro
pour­tant mis en scène avec des tech­niques mo­dernes grâce à l'outil
in­for­ma­tique. L'au­teur nous concocte au final un sub­til mé­lange
entre connais­sances tra­di­tion­nelles et sa­voir faire ac­tuel. Il
illustre un bon exemple d'adap­ta­tions au ni­veau du sup­port
gra­phique et ser­vant ef­fi­ca­ce­ment son uni­vers.




Ar­thur de Pins nous pré­sente ici un album plu­tôt réus­si no­tam­ment
grâce aux soins es­thé­tiques ap­por­tés par sa propre per­sonne.
L'écri­ture n'at­teint pas des som­mets hi­ma­layens sans pour au­tant
tom­ber au ras des pâ­que­rettes. Ar­thur n'est au final qu'une force
tran­quille se dis­si­mu­lant der­rière ses lu­nettes de so­leil pour
mieux ob­ser­ver une belle paire de fesses. Cha­cun ses fai­blesses...
Ses pé­chés mi­gnons.