FLEURS D'EAU

[larvimago]

Bonsoir

Voici quelques lignes fleuries pour la fin d'année

" Fleurs d'eau "

Le tunnel  frissonne à l’image muséale, crayon à la main, le sculpteur de soie griffe le temps, liberté de formes ou œuvre la plénitude.
L’attrait de la ligne et de la couleur, trace l’ambiance et le style. La répétition étale la lecture, cercle de la perfection.
L’eau coule avec de jolis mots, penche et allonge son flot aux bras des lianes de verdures. Plume fragile, plume mouillée, les ronds s’envolent à l’éclaboussure.
La trainée s’écoule, brille, scintille et se perd des yeux. Les courants s’effilent et l’écume peint les roches humides.
Le liquide limpide et pur, voyage et serpente les cailloux parsemés aux crues de l'année.
Le torrent chante de sa sève coulante, le chuchotis éveille un lagon de cascades aux levées de geai.
Les bulles légères au fluide nourrissant, s’échappent des fracas magiques et cristallisent la coulée à en éblouir le soleil.
De fines larmes glissent, à la semée des berges, sur les joues de vases asséchées.
La tignasse verte échevelée glace sa rouille de cuivre. Les bruits aux souffles roulent douceur d’agneau.
Des gentilles perdues interprètent le jeu des reflets, les bourgeons latents sommeillent au duvet des chatons.
Des joncacées desséchées bordent la descente de lit et quelques bois flottés polissent leur peau en famille.
Les roncières épinent les fragiles avelines, l’aubépine orne de toute sa cuisse ses poires à bon dieu et l’oiseau s’enfarine.
Au pied du saule, une fenêtre s’ouvre, casse-noisette agite sa curiosité à l’approche de l’empire.
Le chêne s’aime, là, bercé aux gondoles de quelques feuilles, dans une encolure noisetière, le bougé de l’eau cède au calme des plantes.
La poule d’eau se trempe, reflet charment à baigner son nu debout et les vaguelettes fondent les plagettes ongulées des sables bordurés.
Un bouquet de roches gicle à l’illusion du rivage, le verre se fine au métal dans une vitrification obsidienne.
De l’ombre, les voiles nomades en croisade abondent, cette flottille enlace mon cœur, je suis parcouru à la vue de mouchetures à en goûter l’eau.
La flotte tremble le rideau, floute l’insecte aux dents de la belle sirène mouchetée.
D’une main tendre, la vasque fut plongée, le corps frétille aux caresses, les regards échangent leur teint au liseré de nos lignes, le doigté se moule aux formes du gluant tissu d’écaille pour que vagues lèchent le fuseau libéré.
Pêcheur d’or, les rêves se vivent aux ricochés des croisées, aux éclats des miroirs, aux éclairs de sensations, au bien être partagé, aux sifflements des allers retours et ainsi entrer pleinement dans la composition des plus belles fleurs de cette passion.

Christian

[gill]

Ma... gni...fique . J'adore tes métaphores '' La tignasse verte échevelée glace sa rouille de cuivre .... '' c'est superbe .

[BUBULE]

Super, de beaux talents d'écriture...   

[Dod]

Ben voilà, c'est tout à fait ça:

Je cite:

Pêcheur d’or, les rêves se vivent aux ricochés des croisées, aux éclats des miroirs, aux éclairs de sensations, au bien être partagé, aux sifflements des allers retours et ainsi entrer pleinement dans la composition des plus belles fleurs de cette passion.

[gill]

La poèsie opère . Sa matière est le vivant , le sang . Le mien s'échappait d'une petite blessure.
Je refusais de refleurir , incertain du parfum .
Alain Lévëque . " Le ruisseau noir "

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